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Cachotteries

Cachotteries

L'aventure de « Cachotteries » a commencé, il y a plusieurs années, et m'a été inspirée par l'héroïne de mes romans : Hermione Montbaillard. Ce blog a ensuite évolué pour laisser place à des chroniques régulières, entre autres la publication d'un petit journal insolite, joyeusement titré « Le Canard déchaîné ».

Elle était de ma famille...

Regardez bien ce visage ! Outre une douce émotion, il s'en dégage une indéniable tendresse, celle liée à l'innocence de la jeunesse. C'est le visage de Marie-Louise née le 18 décembre 1923 à Saint-Pol-sur-Mer. Elle et moi avons Pierre, un Merrisien, pour ancêtre commun et c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai pris à cœur son destin, un destin des plus tragiques. Et si je tiens à vous parler d'elle, c'est d'abord et surtout pour témoigner de ce qu'elle fut.

Marie-Louise perd son père, docteur en médecine, en 1936. Eu égard aux événements de mai et juin 1940, elle et sa mère Yvonne, ses frères Charles et Bernard, se voient contraints de quitter la région dunkerquoise pour aller s'installer en Haute-Vienne. C'est donc en aimante compagnie qu'elle découvre une terre censée être une terre d'accueil. Mais un mauvais jour, des hommes armés envahissent le petit village d'Oradour-sur-Glane qu'elle croyait pourtant si tranquille. Le samedi 10 juin 1944, toute la famille est décimée par un détachement allemand, à l'exception de Charles, alors étudiant en médecine à la faculté de Limoges. 

Ce mercredi 8 mai, à midi, la commune de Merris, berceau de la famille, rendra hommage à ses morts et en particulier à Yvonne, Marie-Louise et Bernard. Ce n'est donc pas sans émotion que moi aussi, j'irai lire leurs noms désormais gravés, en Flandre, sur le marbre. Et de mon cœur partiront des milliers de baisers, des baisers également destinés à toutes les victimes de la lâcheté et de la cruauté des hommes. Car en ce monde, présentement encore, des êtres des ténèbres ont l'absurde illusion de croire qu'en détruisant l'ennemi, l'étranger, le frère... ils deviennent enfin quelqu'un. Et pourtant, seuls les beaux sentiments font les grands hommes. 

Demeurez en paix, chers disparus ! L'âme de votre famille aujourd'hui réunie, le pays de vos aïeux ne vous oublient pas. Et le contraire serait vous faire injure. 

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