30 Septembre 2016
Cela se passait cet été dans les Flandres. Un charmant petit bout de femme faisait de l'auto-stop. Hermione qui l'avait repéré arrêta aussitôt Gertrude sa voiture pour l'emmener. Le soleil tapait haut et fort et la promeneuse semblait âgée.
- Où allez-vous ainsi ? s'inquiéta notre détective en jupon.
- Comme tous les mardis et jeudis après-midi, je me rends à l'abbaye du Mont-au-Ciel, lui répondit l'auto-stoppeuse.
- Montez, je vais vous y conduire. Il y a encore une dizaine de kilomètres jusque là-bas.
- Oh ! c'est vraiment très gentil de votre part. Je prierai pour vous durant l'office.
- Comment comptez-vous rentrer ?
- Surtout ne vous tracassez pas pour moi. Pour le retour, je trouve généralement une bonne âme.
Le bonheur est souvent fait d'inconscience. N'est-ce pas plutôt Hermione qui aurait dû prier pour la vieille dame ? Si vous croisez un jour le chemin de cette petite mère courage, s'il vous plaît, arrêtez-vous. Ne la laissez pas poursuivre seule sa route. Ne vous privez pas de la compagnie d'une douce et gentille passagère qui pourrait être votre grand-mère.
Pour vous, Hermione a mené une enquête et établi ce portrait-robot : Alice est une femme discrète et très courtoise, aux quatre-vingts ans bien entamés. Blonde et élégante, elle porte des lunettes et ses baisers sont pétants comme ceux d'un enfant. A ses lèvres demeure suspendu un éternel sourire, un sourire fleurant bon l'infinie confiance, l'ineffable tendresse.
En cherchant bien, chacun a son Alice au pays des merveilles, une Alice simplement émouvante qui, toujours, s'en remet au ciel.
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