Haut les mains !

Ce jour-là, Hermione est seule tandis que le compteur de la maisonnée se met à grésiller. Elle est inquiète et, d'un œil mauvais, elle l'observe de loin. Même éteint, l'engin continue de se plaindre et de faire du bruit. La vraie poisse, quoi !

- Allo, le dix-huit, pourriez-vous venir, 105, rue Mont-Calme ? Le compteur de la maison est très énervé. Il ne cesse de crépiter. Je suis vraiment très ennuyée. Pensez-vous qu'il puisse provoquer un incendie ?

Sur le seuil de la maison, Hermione attend donc impatiemment les soldats du feu. Très rapidement, elle entend hurler les sirènes. Les pompiers ont sorti le grand jeu : fourgon, ambulance, véhicule de secours, de police, même la grande échelle… Notre femme en détresse est impressionnée, voire plutôt gênée.

J'espère qu'ils ne se sont pas déplacés pour rien, songe-t-elle alors.

L'un des pompiers parvenu au compteur arrache littéralement du mur l'objet du délit. Règne alors dans la pièce un indescriptible brouhaha où se mêlent excitation et précipitation. 

- On a fait appel à un technicien d'EDF, il devrait bientôt arriver, claironne un homme imposant, probablement le chef. 

Encore un nouveau venu ! se désespère Hermione. Enfin, quand j'ai déjà quinze mecs dans la maison, je ne suis plus à un près. Que vont penser Bélisaire et les voisins de tout ce micmac ? 

Vingt minutes plus tard, un homme se présente enfin. Il a bizarrement sur le front une petite lampe et s'amuse à planter des coups de tournevis dans le mur. Soudain, l'un d'eux provoque un boucan énorme, une véritable détonation. 

A ce moment précis, un autre type pénètre dans la maison et s'écrie :

- Police, personne ne bouge !

On se serait véritablement cru dans un remake de « Peur sur la ville ». Et aujourd'hui encore, si le nouveau compteur ne fait plus crac, boum, hue, Hermione n'est toujours pas remise de ses émotions.